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Comment organiser les repas du soir en famille.

6 août 2021

Chaque soir à 21h, tu t’installes dans ton canapé avec ce sentiment savoureux d’avoir enfin terminé ta journée de femme. De femme maman solo, de maman qui bosse de la maison, de maman « au foyer », de femme solo.

Tu as encore réussi à éblouir la troupe par un dîner simple et sain. Et en femme solo, tu as dîné de ce que tu aimes en cuisinant avec de la musique et un verre solo parce que seule, tu es libre. Ne l’oublie pas. Vois le positif de ta situation actuelle. Tu as envie de manger un paquet de chips (une fois par mois why not) ou rien. Tu es seule, tu fais ce que tu veux.   

La cuisine est rangée, propre et tout est prêt pour demain matin à l’aube (goûters des enfants, ta lunch box pour le boulot, la box pour les enfants, et la table est mise pour le petit déjeuner !)

Tu fais cela chaque jour avec aisance et sans plus y réfléchir. Cela a pris du temps. Mais tu es enfin une maman, une femme, qui ne se prend plus la tête avec le choix cornélien du dîner comme tu pouvais le faire il y a quelques mois encore.

Rien n’est venu simplement du jour au lendemain. Parce qu’il n’existe pas encore de baguette magique pour résoudre tous nos soucis.

Cette femme dont je parle, ce n’est pas toi. Je sais que tu n’es pas encore cette femme qui, oui clairement, te fait rêver.

⭐Souviens-toi d’un des 4 mantras de ce site « Every Things » : « Tout est possible » !

Je ne vais pas dans cet article te donner une liste de plats faciles. Ce n’est ni mon rôle ni mon domaine d’expertise. Et ce n’est pas le but que je veux donner à cet article. Cela ne changera pas ton « mindset » face à ce souci. Souci que tu as quasiment chaque soir en tant que « manageuse de la cuisine » pour nourrir et faire plaisir à ceux qui sont autour de cette table.  

En fin de lecture de cet article, la phrase de 18h « Ahh il faut encore faire à manger ce soir ! Que vais-je faire ? » n’existera plus dans ton esprit. Promis !

Rien ne peut se faire sans organisation et vision sur une semaine.

5 soirs. Déjà réduire cette vision à 5 repas, cela permet de se détendre. Non ?

➡ Mon premier conseil dont on parle très souvent, c’est le batching.


C’est-à-dire se réserver un moment dans la semaine pour prendre de l’avance, regrouper les tâches quotidiennes en une seule. Et avoir une vision à long terme plutôt qu’à la dernière minute.

Je vais te raconter comment moi, je batche à ma façon, non pas en cuisine mais pour mon business en digital. Et tu verras que tu peux batcher en cuisine mais aussi dans d’autres secteurs de ton quotidien.

Etant une coach entrepreneure, j’ai besoin des réseaux sociaux pour avoir une visibilité. Je poste donc 2 posts par jour et donc 15 posts par semaine (3 le dimanche) pour avoir une continuité sur mon fil Instagram. Entre la création des designs (grâce à Canva) et l’écriture de chaque post, cela demande du travail mais surtout une organisation et certainement pas de me dire chaque matin « Ahh que vais-je créer pour mes 2 posts du jour » Cela me prendrait beaucoup plus de temps, rognerait sur mes autres tâches quotidiennes et me prendrait beaucoup trop d’énergie au détriment de plus important comme mes coachings par exemple. Tu vois ici la similitude avec ton souci de repas du soir ? Oui c’est le même.

Je me prends donc une journée par semaine pour ne faire que mes posts IG, en général le samedi ou le dimanche pour que le lundi matin, tout soit ok sur mon planificateur et que je n’ai plus rien à faire dans la semaine. Une vraie libération !

organiser les repas du soir en famille : batcher

➡ Je te conseille donc de te prendre une matinée voire une journée dans la semaine pour noter tes 5 repas.


Et préparer au maximum ces futurs repas. Comme des kits à assembler le soir. Gain de temps et économies en fin de semaine. Et libération morale !

Batcher les essentiels est une base. C’est-à-dire cuire du quinoa, du riz, des pâtes, des lentilles en grandes portions pour les mettre aux repas du soir. Huiles, épices et l’affaire est jouée.

Grâce à cette habitude, tu as toujours une base de repas dans ton congélateur ou frigo. Quand tu as l’essentiel, il est plus facile de faire une assiette saine et rapide.

Les repas du soir n’ont absolument pas besoin d’être des repas du dimanche. Ce n’est pas sain pour le corps de se charger pour la nuit. Une bonne nuit de sommeil comme le corps en a besoin, demande un repas léger et sain. Point. Donc, une fois de plus, respire et pense sim-pli-cité.

➡ Pense également alimentation brute.


C’est-à-dire que tu évites au maximum ces plats tout faits qui regorgent d’éléments cancérigènes et veulent te rendre addict au sucré.

On pense donc à la simplicité des légumes, des légumes secs, des féculents MAIS en prenant plaisir à la présentation. On ne présente pas le simple brocoli dans une assiette sans aucun assaisonnent. Le premier regard d’un plat est important pour le cerveau et lui donner envie. C’est l’assaisonnement  qui donnera du goût et l’envie de manger. Mettez aussi plusieurs couleurs dans l’assiette pour donner une fois de plus envie. Des légumes crus dans des boîtes en verre dans le frigo est une autre bonne habitude à avoir et à batcher. Une fringale, tu pioches dans tes boîtes de légumes et c’est plus sain qu’un cookie !

⭐ Fanny expat aux USA et maman « au foyer » de 3 petites filles  témoigne :


 « Je ne batche pas. En revanche j’ai la chance d’être à la maison, donc je m’organise et je cuisine bien souvent le matin. Je prépare le plus gros du repas du soir le matin, je le conserve au frigo et comme ça le soir je n’ai plus qu’à cuire ce qui fait que le soir ce n’est pas la course avec les enfants.

Bien évidemment les filles font toujours un peu la tête sur certains légumes, mais la règle ici c’est « on goûte et on mange un peu », on ne force pas si on n’aime pas mais on en mange au moins un petit peu.

Je m’adapte aussi. Par exemple si je sais que j’ai prévu des légumes qu’elles n’aiment pas forcément, je prévois de les faire en gratin, ou dans une tarte salée, de façon à ce que ce soit plus sympa à manger, et moins difficile qu’une recette classique. Ou alors je prévois un bon dessert, pour qu’il y est la motivation et la récompense au bout.

Je cuisine beaucoup en avance, des tartes, des quiches, des cakes, des mini croissants, feuilletés salés… et je congèle en petite portion individuelle (pour les lunch box des filles).


Je fais du stock, et je refais le plein fréquemment afin d’avoir toujours de l’avance au congélateur.
Du coup c’est assez simple, je prends une portion et hop dans la lunch au frigo le soir, ça laisse le temps de décongeler tranquillement et c’est près pour le lendemain midi à l’école. »

➡ Pour se libérer du « devoir » cuisiner, il est également important d’avoir une cuisine qui ne te donne pas envie de te sauver quand vient l’heure de cuisiner.


Tout comme une armoire de vêtements où tu ne vois rien, où rien n’est accessible, où le surplus t’empêche d’avoir une garde- robe à ton image.

Ta cuisine doit donc n’avoir que l’essentiel. Tu peux lire à ce sujet mon article « Le dernier tri de ta vie ».

Le maximum doit être dans les placards adéquates et sur le « devant de la scène » de beaux éléments.

Evite les corbeilles de fruits qui ne donnent pas envie d’être touchés. Consomme ces fruits et légumes dans les 3 jours de l’achat. Des pommes défraîchies, des bananes noires, des tomates moisies auront comme seul effet de ne pas vouloir en manger. Image négative de l’aliment le plus essentiel à notre organisme, le légume.

Tout à portée de main te donnera envie de cuisiner.

Prends ce temps de cuisine « obligatoire » comme au contraire un moment à toi. Tu te délivres des soucis en cours en étant dans le moment ! Abandonne-toi au plaisir de laver les légumes, de les couper, de les mettre à la vapeur et de trouver les bons assaisonnements qui donneront envie.

Apprends les gestes simples et basiques de la cuisine sur des tutos sur le net. Avec les vidéos, rien de plus simple pour apprendre.

➡ Et vois ce dîner du soir comme un moment en famille.


  • Une table bien mise.
  • Sans télé !
  • A avoir une discussion de ce qui a été positif ou appris dans la journée.
  • En mangeant et mastiquant calmement. Pour ne pas expédier le repas en 5 minutes. Tout le monde finira et débarrassera en même temps.

Merci à Fanny du compte IG « Fanny French Family » pour son témoignage. Fanny qui est comme toi, comme toutes les femmes. Elle a elle aussi des semaines où elle n’a rien envie de cuisiner, pas d’idée et toujours cette impression de ne pas se renouveler.

S’organiser au maximum pour se libérer du temps et l’esprit est un mantra. Parce que la vie n’est pas que de se prendre la tête avec les tâches du quotidien comme je le dis bien souvent. La vie est belle, elle regorge de surprises et d’apprentissages. S’organiser sur le quotidien pour l’améliorer et passer à plus important. Et vivre des expériences plus enrichissantes, vivre mieux, voilà le but de la vie.

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Chroniques d’une hypersensible: l’enfance

22 octobre 2020

L’enfance.

Je suis née un jour de printemps au début des années 70.

J’ai vécu mes 3 premières années de vie chez ma grand-mère dans la campagne du Pas-de-Calais.

Mes parents vivant et travaillant à Lille venant me voir le week-end.

Je me souviens de ces déjeuners devant « Midi première « , de ces câlins que me faisaient ma grand-mère quand je pleurais devant un dessin animé. Avez-vous connu « Le petit prince orphelin »? Je crois me souvenir d’une guêpe ou abeille. C’était d’une tristesse absolue ce dessin animé quand j’y pense.

Des années de pur bonheur qui sont ancrées dans ma mémoire à tout jamais.

 

 

Et puis à 3 ans avec la rentrée des classes de maternelle je suis arrivée chez mes parents dans la banlieue lilloise. J’ai découvert une nouvelle maison avec ses nouvelles odeurs. Avez-vous remarqué que chaque maison a sa propre odeur. Celle de ma grand-mère sentait l’humidité et les noix en automne. Les blés coupés et les poires écrasées en été. 

Heureusement les vacances scolaires existaient pour retourner dans ce cocon avec sa douceur et ses odeurs. 

 

L’école primaire: Et l’excitation d’apprendre

Arrivée en école primaire j’étais la première de la classe. En CE1 pareil.

Et de ce fait j’ai passé une classe et du CE1 je me suis retrouvée le jour de la rentrée des classes en CM1 sans que mes parents ne soient au courant!

Je me souviens très bien que ce jour là mes parents ne travaillaient pas. Il existait des rentrées des classes les samedis à l’époque? Peut-être. Ce jour là, je suis arrivée à la maison et j’ai raconté à ma mère ce qui m’arrivait. Avouons que ce n’est pas commun de « passer » une  classe sans mettre les parents au courant, non?

Ni une ni deux, ma mère a traversé la route (j’habitais face à l’école) et est allée râler!

Je me suis donc retrouvée avec l’autre meilleure élève de la seconde classe de CE1 chez les « grands ».

Je peux vous dire que c’est très impressionnant d’arriver dans une classe inconnue avec tous ces regards braqués sur vous! Une année d’écart quand on est enfants, c’est énorme.

Les premières semaines, tout était facile. Sans doute pour que nous ne nous sentions pas perdues et ayant envie de retourner en arrière.

A cette époque, je ne profitais pas du fait d’avoir l’école en face de chez moi. Je me levais tôt et ma mère me conduisait chez une dame (que j’ai appelée avec le temps, ma 3ème grand-mère) le matin. Et je déjeunais aussi chez elle. Soupe tous les midis avant le déjeuner!

 

Une petite fille aux longs cheveux blonds. Et moi.

J’ai donc fait ma primaire avec mes cheveux courts puisque ma mère me les coupait très courts. La risée des autres .

La petite fille qui avait passé cette classe avec moi était blonde aux cheveux longs. Chaque vendredi soir, elle et sa soeur prenaient un bain et arrivaient le samedi matin avec leurs cheveux bouclés. Et moi, avec mes cheveux courts dont la frange était parfois coupée par ma mère, un supplice!

Déjà le contraste physique avec cette petite fille.

Je me souviens d’un jour où des grandes m’avaient dit ne pas vouloir jouer avec moi mais avec elle parce que j’étais moche. Je m’en souviens encore. Et des histoires comme celle-ci j’en ai des dizaines.

Tout ça pour des cheveux courts. Parce que ma mère voulait un garçon. Que de souffrances endurées pour une histoire capillaire.

Hors mis le contraste physique avec cette camarade de classe, il y avait aussi notre totale différence à apprendre et à être une très bonne élève. Totale.

Et ça , je l’ai analysé et compris bien des années plus tard. Moi et mon désarroi face à la compétition et la jalousie et elle sans cesse dans la course , sans cesse à n’avoir comme mantra « être la meilleure, toujours ».

Elle est maintenant directrice de recherche au CNRS pendant que moi j’ai eu mille vies. Mille vies à essayer de me trouver et de demander le droit d’être aimée et d’exister. Je sais que tu comprends très bien ce que je dis si tu es un HS qui me lis. Et à toi qui ne l’es pas mais a un enfant qui te semble similaire.

 

Malgré tout.

Ma primaire est malgré tout un souvenir d’apprentissage facile. J’aimais apprendre. La découverte des mots, des histoires, de pouvoir lire soi même. De comprendre très vite et de passer à un autre exercice. Et être parmi les meilleurs. (Parce que c’est ça l’école. Apprendre en groupe avec des notes)  Mais sans me prendre la tête. Puisque la compétition m’est inconnue. Particularité des HS et des HP.

 

La jalousie.

J’ai découvert pendant ces années d’enfance, en HS que je suis ; « la jalousie ». Que j’aurai tant de mal à comprendre. Tout au long de ma vie.

Les camarades restés dans la classe précédente avaient du mal à avaler la pilule.

« Nous on s’en fout, on préfère rester dans la classe tous ensemble ». J’ai commencé à les perdre petit à petit. Derrière ce genre de comportements il y a toujours les propos des parents le soir à la maison et leur jalousie. Ok je n’ai moi-même pas d’enfant mais avouez que parfois les parents sont tellement fiers de leur enfant qui lit 2 mots à 4 ans que cela en est ridicule. Ou le mettre en avant comme un futur prix Nobel.

Je n’ai jamais supporté ma mise en avant. Elle attire cette  jalousie . Combien de fois je me suis cachée. Combien de fois je me suis mise en arrière quand on me faisait un compliment devant d’autres. Passer inaperçue : mon mantra de l’époque. D’ailleurs ce n’était pas un mantra puisque j’avais cette réaction sans m’en rendre compte.

Un jour de classe de sport en CM2 , j’ai couru la plus vite des filles et garçons de ma classe. Pendant que mon maître me félicitait comme certains de mes camarades, d’autres m’ont dit que j’avais eu de la chance, que le prof avait dû faire une erreur… Nous sommes rentrés en classe. Et ma surprise et mon désarroi m’ont suivie. Désolée d’avoir été la première. Si c’est pour susciter ce genre de réactions, non merci. Prochaine fois … Et vous vous doutez bien que je n’ai plus jamais couru plus vite que l’autre.

C’est une anecdote parmi d’autres pendant ces années de primaire. Et j’aimais tant apprendre.

Dès que je faisais, je réalisais un truc, que j’étais félicitée par l’instit pour un devoir rendu parfait, j’étais bonne pour les quolibets  jaloux. Quolibets acerbes multipliés par 100 pour un enfant HS comme moi. Un « normopensant » n’aurait pas eu la boule dans la gorge et l’envie de disparaître dans un trou.

 

Si…

On parle beaucoup de l’école à la maison ces jours-ci. Puisque le gouvernement veut l’interdire. Elle aurait été faite pour moi. Apprendre sans me soucier du regard de l’autre. De l’enfant et de l’ado qui peuvent être si cruels.

Alors avec mes bonnes notes et mes cheveux courts, j’ai terminé ma primaire et suis arrivée au collège où les gros soucis ont commencé .

Mes années collège ! Un enfer ! 

Un matin de septembre, au milieu des années 80, une petite fille aux cheveux courts et un an d’avance fit son entrée au collège. Cette petite fille douée et hypersensible c’était moi. Je fus projetée en une matinée dans un autre monde. Le monde de l’enfance et d’un bonheur simple laissa la place au monde de la concurrence, du rejet et de l’incompréhension. Un an d’avance ajouté à mon hypersensibilité et j’étais partie pour des années de questionnement et la perte de mon sourire. ⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀
Ce matin de rentrée scolaire, tous les élèves accompagnés d’un parent attendaient patiemment que leur nom soit prononcé pour rejoindre leur nouvelle classe et leurs nouveaux camarades. Je voyais mes anciens camarades partir en sachant que j’aurais du mal à les retrouver comme avant dans la classe de primaire où nous jouions. Au collège on ne joue pas dans la cour.

Vous vous souvenez de la petite fille blonde qui avait passé une classe en même temps que moi. Elle était épanouie. Elle (ou ses parents) avait choisi allemand en première langue et nous fûmes donc séparées. Notre vie personnelle ne fut en aucun point similaire au fur et à mesure des années.

Il y avait 6 classes de 6ème cette année là. Plus du tout le même nombre d’élèves dans le même endroit vous l’imaginez bien. ⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀
Les noms des élèves se suivaient dans un flot continu et j’attendais avec angoisse de rejoindre les autres. J’allais être mise en 6ème F. J’ai donc attendu avec ma mère un long moment. Ma mère s’impatientant, elle me dit « ah c’est peut-être celle-ci » et je lui répondis cette phrase que je n’ai jamais oubliée « non là c’est la classe des nuls ». 6 mois plus tard, je serai moi aussi une nulle. La chute fût rapide et sans retour. Nous étions une bonne trentaine par classe et ça aussi ce fût un énorme changement. J’étais dans la classe des bons élèves. 

Tous les enfants de profs du collège de mon âge étaient avec moi. Du prof de Maths au prof d’anglais en passant par la fille du directeur. Qui fût ma camarade toutes ces années.

Au début de l’année, mes notes étaient similaires à la majorité. Majorité qui tournait autour de 18 ou 19/20. Oui c’était du haut niveau. Mais cela a été de courte durée. Je ressentais une tension quotidienne. J’étais dans une bulle de peur des profs et des autres élèves qui pour la grande majorité ne m’aimait pas. J’étais restée enfant, j’avais des cheveux courts et pas jolie jolie. Je n’étais pas habillée à la mode des années 80 avec des marques voyantes. Les profs me faisaient peur et pour la plupart ne m’ont jamais mise à l’aise bien au contraire.

Dans cet élément magique, mes notes ont chuté en quelques mois. Je ne faisais plus rien pour avoir les notes dont j’avais l’habitude.Je me souviens de mon seul 7/10 en primaire et combien je m’étais sentie mal. Je n’avais pas du tout l’habitude de ne pas être dans les 1ers. Et je n’ai pas voulu, pas pu. Je n’avais pas du tout le cerveau fait pour m’accrocher à cette folie de concurrence dans ma classe. Je me suis laissé couler.

Bien-sûr les menaces de ma mère ont commencé à faire leur apparition. Au lieu de se demander pourquoi je tombais si bas. C’était les années 80 et on a préféré croire que je n’avais pas le niveau, que j’étais paresseuse ou idiote. Alors que je souffrais terriblement au quotidien. Mon sourire a commencé à être inexistant. Et je me suis fermée comme une huître. .J’ai commencé à cacher mes notes dans mes placards et comme ma mère a toujours fouillé dans mes affaires, les trouvaient. Combien de fois je suis revenue de l’école les samedis et je trouvais mes notes cachées, étalées sur mon bureau. Un mal de bide m’envahissait. Quel changement de vie en quelques mois. C’est insensé quand j’y pense.

Et puis un soir où ma mère m’a demandé pourquoi je n’avais pas encore eu mon bulletin, je me suis sauvée.

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Oui. J’avais donc 11 ans quand j’ai fait cette fugue. ⠀⠀

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Au lieu d’aller au collège, où je savais que mon bulletin ne m’attendait pas puisque je l’avais caché, je suis partie à travers les rues accompagnée d’une boule au ventre terrible. Le seul endroit que je voulais atteindre était l’autoroute pour me rendre à pied chez ma grand-mère et mon cocon. 
J’ai déambulé des heures, m’approchant de l’autoroute, me cachant sous un porche car il a commencé à pleuvoir. Ce n’était qu’une excuse. Je savais dans mon inconscient que je n’y arriverais pas et que c’était bien trop dangereux. Et mes pas m’ont peu à peu rapproché de chez moi où je me suis planquée sous un arbre à 50m. Mon père qui me cherchait est passé et de lassitude je suis allée vers lui. Il m’a juste dit que j’allais bien me faire engueuler par ma mère tandis que lui ne disait rien comme d’hab. Mon père cet inconnu mais c’est une autre histoire. ⠀⠀⠀

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En effet le retour fut terrible avec des coups, et des menaces de pension et de psy. Comme j’aurais aimé ! ⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀
Le retour à l’école fut de nouveau une boule au ventre terrible. Ma mère a voulu que nous rencontrions le directeur du collège (souvenez-vous, il était aussi le père de ma compagne de classe). Certains profs ont été encore plus terrible avec moi. 

La prof de Géo m’a carrément séparée de ma copine de table (qui n’y comprenait rien), pour me laisser seule au fond. Pour un enfant HS qui a peur de l’abandon et qui avait déjà été retirée du cocon de sa grand-mère, ce fut la fin. La fin du sourire et de ce jour on me demanderait toujours pourquoi je ne souriais pas plus. La boule au ventre qui était présente chaque jour.
J’ai commencé à me demander comment je pouvais m’y prendre pour me suicider. Je me disais que sauter par la fenêtre serait vain depuis que mes parents avaient mis une véranda. Et un flingue je ne voyais pas du tout comment m’en procurer un. Alors j’ai continué à vivre si on peut utiliser ce verbe. Toujours un supplice de rentrer chez moi et un autre supplice d’aller en classe où la plupart des profs et des élèves ne n’aimaient pas. Un cauchemar éveillé.

Je ne sais pas comment j’ai fait pour voir les mois et les années défiler. Et toujours gardant devant tous une présence obligatoire. Un jour, bien des décennies plus tard, une énergéticienne me dira que je suis protégée, par quelqu’un là-haut. Si j’avais su cela à l’époque, ça m’aurait peut-être donnée une force. Et me dire intérieurement « allez tous vous faire foutre, je vais me construire ma vie sans vous » ! Mais ce ne fut pas le cas. J’étais protégée sans le savoir et ce fut déjà énorme pour la personne que je suis devenue et qui est aujourd’hui capable de vous écrire ces lignes.

 

L’anecdote de ma prof de Maths du collège.

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Souvenez-vous que j’avais des 19 ou 20 en début d’entrée au collège et que j’étais dans la best classe avec les enfants de profs. Puis dégringolade moi l’enfant HS qui a horreur encore aujourd’hui de la concurrence. J’avais une prof de Maths très stricte et sévère. Il faut savoir qu’un enfant HS ou HP ne travaillera en confiance et bien, que s’il se sent en cocon avec le prof. Cela a toujours été mon cas et je suis sûre que cela vous parle. ⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀
Il y a avait une telle tension dans cette classe que j’avais mal au bide à chaque fois. Mes notes dégringolant, j’ai commencé à cacher mes notes. Un jour cette prof m’a demandé le tél de mes parents pour leur parler de mes notes ! Gloups ! Panique. Je lui ai donné et sur le chemin retour, j’ai cherché comment je pouvais faire pour couper les fils du tél ! No comment!⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀
Je ne l’ai pas fait et elle n’a jamais appelé. ⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀
Figurez-vous que cette prof qui a hanté mes souvenirs de collège avec sa coupe de cheveux impeccable et son tablier blanc est devenue amie avec ma mère. Oui oui ! Vous avez bien lu ! ⠀⠀

Je ne sais plus dans quel club de la ville ! Elle a commencé à sympathiser avec elle il y a une quinzaine d’années ! Je me suis dit à l’époque que je ne pourrais jamais me sortir de cette période puisque ma mère parlait souvent d’elle. De ses sorties tous les 3 avec le mari de cette prof ! La vie est étrange. Ils sont allés au resto tous les 3, à des spectacles et même en voyage de groupe !!!!
Cette prof qui est aussi venue à l’enterrement de ma grand-mère il y a 6 ans. J’étais dans le coltard ce jour là et je fus aimable sans me prendre la tête.
Ma mère m’avait dit un jour « ah oui avec Mme …, tu nous en as fait voir à cette époque » !
Je me suis sentie petite de nouveau et incomprise ! Et vous non ?! j’avais envie de dire mais je me suis tue et jamais ma mère et elle ne sauront qui je suis vraiment.
Un jour de cet automne où je vivais chez ma mère, il a fallu que j’aille boire l’apéritif chez eux ! Ma mère avait dit oui sans me consulter et j’ai fini par y aller me disant que j’avais 48 ans et que cela serait sans doute bien pour nettoyer les traumas du passé.
En effet, ce fut une soirée simple , sans mal de bide ni non plus de grandes conversations. En face de chez elle, vit un prof de Sciences Nat que j’avais et la seule chose évoquée de cette période ancienne fut « tu l’as eu au collège, n’est-ce pas ? » Et ce fut tout. Pas de questions non plus sur ma vie et les métiers que j’ai pu avoir. Who cares.
Ma mère voulait que nous les invitions avant que je parte. J’ai dit « non, tu attendras que je parte ».
Faut pas pousser le bouchon non plus !! 😉

Quand j’en aurais l’envie et la force, je vous partagerai mes années lycée et la suite de mes études.  

Sachez juste que j’ai eu mon Bac B en 1990 à 17 ans. Et que la force qui m’a poussé à l’avoir ne fut pas de filer faire des études mais de partir de chez moi.  
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Et en attendant, vous pouvez toujours me suivre sur mon compte Instagram au quotidien.

 


2 commentaires CATEGORIES - MES CHRONIQUES DE FEMME HYPERSENSIBLE

Vie professionnelle d’une hypersensible : mes 6 mois dans un cabaret parisien.

10 novembre 2022

Comment j’ai atterri dans un cabaret parisien vers 2006 moi la petite fille aux cheveux courts que vous connaissez des « chroniques d’une hypersensible » ?

Tu vas sans doute te dire, mais elle n’est pas danseuse Nath. Comment a-t-elle fait pour accéder à une salle mythique ? Et je rajouterai ce que j’ai pu deviner à travers certains étonnements de l’époque :« bah avec ton physique ? ». J’ai travaillé à l’accueil en tant que responsable et pour cela pas besoin de ressembler à une bombe.

J’avais enfin démissionné de mes 7 ans de vie dans un grand tour operateur parisien. Et j’étais dans une période où je ne savais pas vraiment où je pourrai me sentir bien. J’avais démissionné à la suite d’une overdose de téléphone mais aussi pour avoir un salaire plus conséquent. Un vrai parcours du combattant cette recherche de hausse de salaire dans le monde du tourisme. 

Un soir où je regardais les annonces de Pôle Emploi dans mon appartement parisien, je suis tombée sur une annonce pour ce cabaret. J’étais excitée de suite en me demandant ce que cette annonce faisait là. Mais bon en même temps, vivant à Paris, cela n’aurait pas dû me surprendre plus que ça, n’est-ce pas ? J’ai lu l’annonce plus en détails « s’occuper de l’accueil et donc des 3 autres personnes ». C’est ce que je cherchais. C’était le début de ce désir de m’occuper d’une équipe. Cette envie était très puissante. Je ne savais pas vers où cette envie allait me conduire en tant que femme hypersensible ni ce qu’elle allait m’apprendre sur moi. Je n’étais pas encore pleinement consciente à cette époque de tout ce que l’on peut apprendre sur soi dans le domaine des expériences professionnelles.

Tout ce que je peux dire c’est qu’elle fut une expérience difficile et riche. Une chance !

Vie pro d'une hypersensible

J’ai postulé et quelques heures plus tard, le responsable m’a contacté pour que l’on se voit le lendemain. Il m’a fait visiter les arrières du cabaret. C’était une étrange sensation de me retrouver là où tant de spectacles se jouaient depuis des décennies, où l’odeur des alcools et des effluves humaines se mélangeaient chaque soir.

Il n’y avait aucune hausse de salaire par rapport à mon ancien job,mais dire non, aurait été refusée une opportunité originale. J’avais dit oui à une aventure de 6 mois. 6 mois c’est si peu dans une carrière pro. Et en même temps, cela peut-être un changement radical pour l’avenir et la continuité de la connaissance de mon fonctionnement.

J’ai donc pris mes marques à l’accueil de ce cabaret. Tous les matins, je devais ouvrir les grilles, mettre les affiches sur les murs du bâtiment extérieur et les brochures à la vue des passants. Allumer et faire en sorte que tout soit ok avant l’arrivée des clients de passage, des appels téléphoniques, et de la mise en place papier des 2 shows du soir. C’est difficile de comprendre comment il peut y avoir autant de travail dès 9h du matin alors que le show est le soir. C’est une vraie ruche. Le soir vous avez les barmen qui doivent savoir qui sont les clients, ce à quoi ils ont droit dans leur consommation, où ils seront placés. Et quand ils arrivent à 17h, tout de mon côté doit être prêt.

Cette expérience professionnelle a eu lieu en 2006, il y a donc 16 ans. Je pense et espère donc que la manière de travailler à l’accueil a dû changer.

J’ai eu cette chance d’y travailler quand Arielle D y a fait son show. Je dis chance car toute l’adrénaline qui en est sortie était faîte pour moi. J’aime travailler dans le rush et là j’ai été servie. Au point où même en étant 3 à l’accueil, nous ne pouvions être prêtes à temps dans notre rapport de réservation de 17h.

Imagine-moi assise sur mon siège en hauteur, chaudement vêtue car les portes s’ouvrent sans cesse (et nous étions en plein hiver.) Avec une file de clients devant moi prêts à dégainer leur CB. Plus ceux au téléphone. Avec l’obligation de faire mon rapport de réservations pour 17h aux barmen/ serveurs qui étaient dans ce cabaret depuis des décennies et qui ne comprenaient pas que tout ne soit pas prêt. Alors que nous n’avions que si peu de temps pour déjeuner que j’avalais un truc en 10 mn à l’arrière.

Un stress monumental et en même temps jouissif. J’arrivais le matin et ne repartais que tard chez moi avec toujours cette adrénaline en arrivant chez moi. Que j’aimais cela ! La folie de la vie parisienne à son apogée.

J’ai assisté au spectacle tellement de fois que j’ai fini par m’en lasser. Mais j’aimais cette effervescence, cette salle pleine et surtout je me suis rendu compte que j’avais un don.

Un don qui s’est ouvert à moi dans sa pleine puissance et sa pleine utilité pendant ces soirées spéciales où le « tout Paris » venait assister au spectacle de Arielle D. J’avais le don pour reconnaître les hommes politiques, les écrivains, les designers… Celles qui étaient censées s’occuper des VIP étaient complétement larguées et ne reconnaissaient quasi personne. Comme quoi, un talent de physionomiste peut être très utile quand il est plus que nécessaire. Et c’est une des particularités de certains hypersensibles. Qui fait jouer la mémoire et la culture générale.

Je restais donc au cabaret pendant cette période plus de 15 h par jour. J’aurai pu partir mais je pouvais au moins gérer la file d’invités et les couacs obligatoires de soirée. De la folie ! Notez que pendant ces 6 mois, je n’ai croisé les danseuses qu’une seule fois. Nous avions nos entrées et nos horaires différents et leur manière hautaine de nous croiser parfois n’avait rien d’engageant.

Je me souviens de BHL qui s’inquiétait qu’il n’y ait pas de spectateurs suffisants alors que la demande de réservation ne s’arrêtait jamais. Je l’avais rassuré quand il était venu me parler, chemise ouverte et cheveux ébouriffés. Dans toute sa légende devant moi ! Ah ah !

En revanche, adrénaline et rencontre du « tout Paris » mis de côté, il y a eu 2 côtés beaucoup plus difficiles à gérer en tant que femme atypique.

Je n’ai absolument pas pris en main mon rôle de responsable face aux 3 personnes dont je m’occupais. Et cette assise que je n’avais pas, j’y reviendrai dans certaines prochaines chroniques.

A part savoir comment améliorer la cadence en distribuant les tâches, faire les plannings, résoudre les soucis, je n’avais pas mon rôle en main. Une de mes « collègues » m’avait d’ailleurs dit « Nous ne t’avons jamais vu comme notre responsable ». J’avais loupé le coche pour ce 1er rôle de manager. Moi qui ai eu tendance pendant mes rôles de manager à mettre tout le monde dont moi (oups) sur le même niveau. Et à essayer inconsciemment d’être « aimée ».

J’ai eu aussi à gérer le narcissisme du responsable commercial arrivé en même temps que moi. Non pas cet homme qui m’avait embauché et que je ne voyais jamais mais ce tout nouveau qui voulait faire sa place et voyait bien que toute l’attention était portée sur moi et ce que l’on me demandait. Un vrai cauchemar j’ai vécu au quotidien avec cette personne. Il a été viré peu de temps après mon départ.

Ce qui est inoubliable dans cette aventure pro, parce que l’on peut bien parler de véritable aventure, ce fût le côté humain que j’ai eu avec des centaines d’invités. Ce contact qui pour moi, ancienne enfant-ado timide était tellement puissant et vivifiant. Que cela me manque.

Et c’est ce que je retiendrai de ces 6 mois : La mise en avant sans le savoir de certains de mes talents. La continuité de ma découverte professionnelle. Comme je disais 6 mois c’est peu dans une vie pro mais cela peut amener vers des opportunités. Il faut dire oui très vite quand on a cela devant soi. Parce que même si rien n’est jamais parfait, elles font grandir tellement plus vite.

Et la petite Nathalie de 5 ans qui regardait le show de ce cabaret chaque 31 décembre avec son père devant la télévision (oui c’était une époque qui n’existerait plus !) n’imaginait même pas à l’époque qu’il puisse y avoir des personnes qui pouvaient juste s’occuper d’un accueil et d’aller à la rencontre des invités. Une autre planète pour elle mais qu’elle a quand même eu la chance de connaître.

Tout est possible !

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Nathalie Rousselle

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