Ce matin, dans un dernier sommeil, une angoisse a envahi mon corps.
Tu connais cette angoisse qui sort du bas du ventre et remonte comme une énorme vague jusqu’à la gorge.
Cette vague que je déteste et qui me ramène ces 6 dernières années quand je découvrais les secrets, les mensonges et les messages qu’il m’envoyait quand nous étions loin l’un de l’autre. De ce monstre d’irrespect avec qui j’ai passé 6 ans de ma vie. Plus dans la tête qu’en présence.
A croire tout normalement que nous étions ensemble, alors qu’un pervers narcissique n’aime pas et n’est jamais dans une relation.
Mais ça tu l’apprends après ; tu lis tout et tu comprends.
Mais au quotidien, ce sont des scuds incompréhensibles que tu reçois alors que tu penses vivre avec un homme, alors que tu penses être dans une relation, alors que tu penses être comme tout le monde et vivre avec un compagnon. Tout comme le voit ton, et son entourage. Pour eux tu es sa compagne. Pas d’erreur possible. Tu es la Nath de …
Quand tout ce cirque est terminé, cette série Netflix que tu as vécue en tant que personnage principal, tu te dis « mais comment j’ai survécu à tout ça ?! ». « Comment j’ai pu encaisser, me relever, avancer en souriant pour faire face non seulement à la société mais surtout pour ne pas l’entendre dire « arrête de faire la gueule » !
Les PN sont très forts pour te faire souffrir encore plus. Il sort de leur bouche comme des balles de mitraillette, ça n’arrête pas.
Les moments de répit et de soi-disant normalité tu en connais peu et tu sais que subitement il peut se passer quelque chose qui va te donner envie de crever.
Les PN ne te battent pas, ils se disent toujours outrés par les hommes qui frappent leur femme. La bonne blague. Ils se pensent irréprochables. C’est toi la fautive. C’est ce qu’il te fera penser. Il ne te laisse pas de trace sur ton corps mais il est beaucoup plus subtil. Tes coups sont à l’intérieur.
Ils te sortiront des mots malfaisants avec le sourire (ce sourire du diable avec un petit rictus que tu ne peux oublier) et des yeux vides d’inintelligence ou remplis de haine. Je n’ai jamais réussi à faire la différence mais en tant que HS on sent qu’il y a un mal dans ce regard.
Alors toi, tu continues à vivre, à marcher, et surtout à sourire. Alors qu’en dedans, tes cellules neurologiques crèvent à petit feu. Ta boule d’angoisse grossit et est présente bien trop souvent. Tu te dis que ton corps ne va pas suivre avec le temps et que tu vas finir bouffée par ton cerveau.
Tu es perçue comme une personne forte sans problème parce que ça ne se voit pas. Tu es très forte pour dissimuler. Très !
Personne ne voit ton mal. Et tu ne veux pas qu’on le voit. Parce que dans ta tête, tes cellules hésitent entre « mais non, il n’est pas comme ça. Il est bon au fond de lui ». Ou « Si je me confie, ce sera la fin, je demanderai que l’on me sauve » et ça tu n’en as pas envie.
Alors tu laisses des cailloux pour celui qui sera assez malin et ouvert pour comprendre que ce que tu vis est vraiment anormale. Mais les cailloux sont tellement petits que personne ne les voit.
On te dit « mais si, il t’aime. On le connaît, il est comme ça un peu foufou mais tu comptes pour lui ». Alors tu te dis que tu exagères sans doute. Et tu continues de vivre ; avec lui.
Mais absolument personne ne le connait aussi bien que toi. Surtout pas ses « amis » qui ne peuvent deviner un quart de ce que tu vis avec leur ami ! A part, l’ancienne. Les anciennes. Toutes celles HS qui ont partagé quelques années avec lui. Et qui ne savent peut-être toujours pas pour certaines qu’elles ont de la valeur et que c’est lui le malade, pas elles.
Ah oui parce qu’à ce sujet, il sera très fort pour te faire croire que tu es « bi polaire », folle, qui fait la tête !! Tellement malin !!
Tu n’as pas envie que l’on te sauve, d’où les petits cailloux, tout petits. Parce que ce sera sans retour. Et toi HS que tu es, tu te liquéfies, rien que d’y penser.
Il te fait vivre un enfer mais tu ne veux pas partir. Tu n’aimes ni l’abandon ni le rejet. Tu ne comprends pas qu’avec tout l’amour que tu as en toi, que tu as donné à cette personne, elle l’ait refusée. Ça c’est l’incompréhension totale. En tant que HS tu préfères toujours inconsciemment donner tout l’amour que tu possèdes, bien plus que la norme, à un monstre qu’à quelqu’un qui le mérite.
Les PN profitent de cette façon d’être des HS. Ils aspireront toute leur énergie d’amour, comme un vampire sucera le sang de sa victime. Le PN est le mal incarné et en écrivant ces mots, je me dis typiquement en HS « le pauvre. » !
Nous ne sommes pas toutes des Melania qui arrivent à tirer parti de ces êtres narcissiques et égoïstes. Nous ne sommes pas conçues pour avoir du répondant et de la confiance en soi à leur côté.
Je pourrais te dire en conseil d’avoir toujours près de toi, un sac pour partir quand le manque de respect aura été trop loin une fois de plus. Il faut parfois un déclic pour ne pas revenir en arrière et crier au secours que l’on t’emmène. Mais ça, c’est plutôt rare.
Tu es une HS résiliente, forte tu le sais mais c’est comme si partir était la plus difficile des décisions que tu puisses prendre dans ta vie. Alors que tu en as vu d’autres ! Mais non ! Tes pieds sont collés au sol et tu ne peux prendre ton envol. Parce que tu veux tellement être aimée. Même de celui qui est aveugle à l’amour. Même avec toutes les qualités que tu possèdes. Tu es juste un objet utile quand il en a besoin. Un jour tu seras présentée comme sa femme et un autre, pas présentée du tout. C’est selon.
Il y a une chose qui peut fonctionner, c’est la loi d’attraction. Dis- toi ou écris- toi dans ton carnet que tu n’en peux plus et que tu veux que l’univers vienne te sauver et t’emmener loin.
Ça a marché pour moi. Sinon j’y serais encore !! Il a fallu qu’il me laisse à l’attendre à la maison, une rupture de sa part pour faire le confinement avec sa nouvelle, dans le style d’un PN, faux, irrespectueux, égoïste, attardé pour m’écrouler et quitter cette série.
Certes , après 8 mois, je me réveille encore chaque matin avec son esprit. Je ne peux m’empêcher de le « voir » dans la rue, effrayée par ce que ça me fait encore. Et me demander pourquoi j’ai dû vivre ça, comment j’ai eu cette force de ne pas m’écrouler…
Je veux te dire que la vie est merveilleuse une fois que tu seras partie. Nous HS nous sommes indépendantes et solitaires et l’après, c’est juste revivre en totale adéquation avec nous-mêmes. Ce qui nous avait été interdit.
Et quand tu prends conscience du nombre de personnes qui t’aiment, t’apprécient, qui te veulent du bien, ça te donne une grande force pour avancer et sourire à la vie.