Ma première rencontre avec Sophie, fût sur un groupe Facebook il y a un peu plus d’un an. Des points communs, des commentaires, des discussions plus poussées et hop!
On a décidé de se rencontrer à Paris cet hiver autour d’un thé. Sophie voulait me tirer le portrait (cette fois c’était mon tour !). Le plus fou dans cette rencontre a été le lieu de rendez-vous. Non pas la jolie brasserie à Montparnasse qui avait été un excellent choix. Mais parce que nous étions juste à côté d’une papeterie! sans l’avoir décidé! Un pur hasard! Pour deux amoureuses des carnets, c’était juste un signe …
Le métier de tes parents est-il en relation avec ton domaine et ta passion.
Mes parents étaient coiffeurs.
A quoi rêvais-tu ado.
J’ai peu de souvenirs de mes rêves d’adolescente, à tel point que ta question me fait m’interroger sur ce sujet…
Je n’arrive pas à savoir si je me projetais dans un quelconque futur.
Je garde surtout en mémoire une période de ma vie que je vivais pleinement et intensément dans le présent. J’étais heureuse, grâce à une bande d’ami(e)s qui était le centre de mon univers. Je vois encore une bonne partie d’entre eux, 30 ans après !
Mais, j’avais une certitude.Celle du métier que je souhaitais exercer : je voulais être attachée de presse, et je l’ai été.
2 qualités et 2 défauts qui te caractérisent.
Qu’il est difficile de répondre à cette question.
Le mieux serait de demander à mes proches, surtout pour mes défauts !
Pour être la plus objective possible, je vais imaginer ce qu’ils pourraient te répondre.
Côté qualités, je dirai loyauté et empathie.
Pour les défauts, mon mari te dirait que je peux être de mauvaise foi, ce à quoi je répondrai « seulement avec lui ! ».
Plus sérieusement, j’ai longtemps eu un défaut terrible : celui de ne pas savoir dire non. Mais un jour au bord du « burn out », j’ai pris conscience des situations dans lesquelles cela me mettait. Alors, j’ai décidé de changer le cours des choses, j’ai pris confiance en moi et j’ai appris à dire non, sans que cela ne remette en cause ma relation aux autres.
Et puisqu’il me faut te dévoiler une seconde faiblesse, je dirai que je peux parfois manquer d’indulgence et avoir des jugements un peu durs. Attention, plutôt sur les situations que sur les personnes car je place haut la valeur de tolérance.
Ton parcours, la formation dont tu as eu besoin pour exercer ton métier actuel.
Comme je le disais plus haut, j’ai très tôt voulu être attachée de presse.
Des amis de mes parents avaient une fille qui faisait ce métier : cela me faisait briller les yeux.
Après mon bac littéraire, obtenu dans la tranquille petite ville de province où j’habitais, j’ai filé vers la capitale pour faire une école de communication, l’EFAP.
Durant trois ans c’était très chouette surtout pour les super stages que j’ai eu la chance d’effectuer.
Puis j’ai fait une année complémentaire en communication politique et sociale à la Sorbonne. C’était une période durant laquelle j’avais envie de bifurquer vers le métier d’attachée parlementaire, bien que n’ayant aucun engagement politique et aucune envie d’en avoir. Mais j’avais (encore) la naïveté de croire que seul primait l’intérêt pour le métier et la motivation.
Bref, cette idée a fait long feu et j’ai entamé ma carrière dans la com.
J’y ai tracé mon mon chemin, d’assistante à mes débuts, jusqu’à occuper des fonctions de direction et de manager, toujours dans la communication.
Tout cela s’est arrêté, de mon propre chef, il y a quelques semaines puisque j’ai décidé, pour 2018, de me lancer dans l’entrepreneuriat.
Dis-nous ce que tu fais en ce moment. Où travailles-tu et pour qui travailles-tu.
Ce qui occupe mes journées depuis le début de l’année est de donner vie aux Jolis Cahiers.
Il s’agit d’un projet que je porte depuis un an et qui permettra bientôt à chacun, grâce à une plateforme web, de créer, commander et recevoir chez soi de la papeterie très personnalisée et donc unique.
Juridique, finance, fabrication, commerce, marketing, communication… évidemment comme je suis seule, je travaille sur tous les fronts à la fois, mais j’en suis très heureuse.
Pour le moment, je travaille chez moi. Ce qui a des avantages. Par exemple, celui d’être à mon bureau dès que je sors de la salle de bain. Mais aussi des inconvénients, comme ne pas faciliter la part des choses entre vie pro et vie perso.
Ce que tu préfères dans ton job.
Des vingt années passées dans la communication et des mois qui viennent de s’écouler alors que je commençais à poser les fondations des « Jolis Cahiers » je retiens avant tout une chose : la richesse de la relation humaine.
Je suis curieuse des autres. Évidemment, pas une curiosité malsaine. Plutôt celle qui permet de faire des rencontres incroyables, d’avoir des échanges enrichissants et d’apprendre plein de choses.
Et puis, ce qui me plaît aussi, c’est l’adrénaline, les projets, être à 100 à l’heure…
Au sujet de l’argent.
Jusqu’à ce que je décide de changer de vie professionnelle, je dirai que j’ai toujours très correctement gagné ma vie.
C’est-à-dire en ayant la possibilité de me faire plaisir et de faire plaisir aux autres sans avoir à checker mon compte en banque.
Entendons-nous, il s’agit de choses ordinaires : un restaurant, une jolie location pour les vacances, rien d’extravagant !
J’ai beaucoup dépensé dans les chaussures. Mais ça, c’était avant : quand les enfants arrivent, les priorités budgétaires ne sont plus les mêmes.
Aujourd’hui, hors dépenses courantes, mes budgets les plus importants sont les livres, prendre soin de moi et de temps en temps une nuit dans un très bel hôtel : j’adorerai passer plus de temps dans les palaces, l’atmosphère y est spéciale, comme « ouatée » et tout y semble facile.
Tes principales passions.
Depuis toujours j’adore lire, c’est vraiment la meilleure façon que j’ai de passer le temps.
Même si je peux aussi procrastiner très, très longtemps sur Instagram et Pinterest.
Les voyages aussi mais, je trouve que je n’en fais pas assez : je suis comme une gamine quand je débarque dans un pays ou une ville inconnue : je m’émerveille de tout.
Une journée typique chez Sophie. Une anecdote hors du commun?
Mes journées de travail n’ont rien de sexy : boulot, boulot avec au milieu une pause déjeuner en bonne compagnie. Avant avec mes collègues sympathiques et aujourd’hui avec des copines.
Ce qui est sûr, c’est que je ne suis pas du matin : je n’arrive pas à me mettre devant l’ordinateur avant 9h.
Evidemment, des anecdotes j’en ai à la pelle mais je te confie celle qui m‘a value un grand moment de solitude alors que j’étais toute débutante.
À cette époque, je travaillais au service presse de France 2 et j’oeuvrais notamment au lancement de Taratata.
Le jour de l’enregistrement de la première émission, j’arrive au studio, toute pimpante dans une jupe verte. Et là, on m’interpelle au milieu du plateau par un « tu ne comptes pas rester habillée comme ça ? ». Je ne comprends pas vraiment… ce que j’ignorais alors c’est que, dans le monde du spectacle, la couleur verte est tabou, qui plus est un jour de première. Il parait qu’elle peut porter malheur. Ils ont été intraitables ! J’ai été obligée de faire 2h de trajet A/R pour rentrer chez moi et me changer… Après ça, j’ai mis vingt ans à reporter du vert !
Tes principales passions.
J’aime bien lire, écrire, marcher aussi : un moment durant lequel je laisse mon esprit vagabonder.Bien souvent cela génère des idées très intéressantes.
J’écoute aussi beaucoup de podcasts : ceux des grandes radios mais surtout issus de productions indépendantes.
Un livre qui t’a chamboulé ces temps ci.
Je crois que, comme tous ceux qui ont eu ce livre entre les mains, j’ai été très marquée par « Chanson Douce » de Leïla Slimani, un livre que je déconseille à toutes les futurs ou jeunes mamans !
Je termine actuellement la lecture de « Martin Eden » de Jack London : ce roman m’a été conseillée par une amie car il y est beaucoup question d’écriture et de littérature, avec en creux une fresque sociale dans l’Amérique du début du XXème siècle. C’est très beau, certain parle de chef d’oeuvre pour ce livre.
Ta conception du beau.
Le beau est ce qui me laisse sans voix, me hérisse les poils des bras, me donne des papillons dans le ventre ou fait perler des larmes…
Bref, c’est ce qui me procure une émotion.
Je peux donc me laisser embarquer par des choses très différentes. Parmi celles qui m’ont marquée ces dernières années: Bryce Canyon aux USA, la Ronde de Nuit de Rembrandt vue à Amsterdam, un paysage enneigé lors d’un jour de plein soleil dans les Pyrénées, la statue Alice de Dali
Le beau est pour moi éclectique !
Ta vision de vie dans 10 ans.
Heureuse avec ceux que j’aime et en bonne santé ! Le reste ne sera que le chemin qui me conduira vers ce qui peut sembler une expression très banale de l’avenir. Mais la vie m’a appris qu’il s’agit là de l’essentiel à préserver.