Fanny et son mari avaient envie comme des milliers de français te partir à l’étranger, et notamment aux Etats-Unis.
Ils avaient tous deux envie de vivre une expérience professionnelle (pour son mari) et familiale à l’étranger.
Eux l’ont fait. Ce qui est très courageux.
Peut-être plus facile en couple? Je ne pense pas. Tout est possible aussi en solo. Ne n’oubliez jamais.
Je suis partie vivre à New York en solo. Certes j’y ai rencontré quelqu’un et suis partie ensuite au Texas avec lui mais à la base ,la boule au ventre de partir vers l’inconnu je l’ai eue seule.
En 2015 ils ont reçu une offre pour la Californie. Après plusieurs mois d’attente, et un peu en dernière minute, l’offre n’a finalement pas abouti.
Une fois la déception avalée, ils se sont dit qu’il était temps de tenter, qu’ils étaient prêts.
Ils ont envoyé des candidatures spontanées aux Etats-Unis, Canada, dans le domaine d’activité du mari de Fanny (production agroalimentaire).
En février 2016 , une réponse positive est arrivée pour le Wisconsin. En mai ils déménageaient.
J’ai connu Fanny tout simplement par l’intermédiaire de ma soeur (qui vit aux Etats-Unis en Floride) qui m’en parlait assez souvent. Elles se sont bien sûr rencontrées via l‘instagram de Fanny.
Wisconsin et Floride où vit ma soeur c’est … un peu loin!
Vous connaissez aussi une autre expat qui vit dans le Wisconsin. Et qui avait répondu à l’époque des portraits « spécial confinement ». Amel que vous pouvez retrouver en cliquant ici.
Je me suis donc dit récemment qu’il serait bien d’avoir un avis d’expat en tant que maman sur l’éducation à l’étranger et tout particulièrement aux Etats-Unis.
Quelle est la personnalité de chacune. Sont-elles très différentes ou se complètent- elles. S’ apportent- elles l’une l’autre.
J’ai trois filles qui se ressemblent et se complètent, mais qui ont chacune un trait de personnalité bien différent.
Lina , 9 ans est l’ainée et est bien plus réservée, plus discrète.
Zélie la seconde , 5 ans , est à la fois sensible mais plus extravertie que sa sœur aînée.
Nora est beaucoup plus petite, un an, et c’est difficile de savoir pour le moment. Elle n’a qu’un an, mais elle affirme déjà un tempérament de clown et un petit caractère.
As-tu voulu suivre pour tes enfants, l’éducation que ta maman t’a donnée ou fait l’inverse.
J’ai reçu une éducation à la fois stricte et joyeuse.
J’ai toujours consciemment, ou inconsciemment voulu transmettre les valeurs que j’ai reçues à mes enfants.
Le respect, la politesse, l’ouverture d’esprit, mais aussi les règles de vie.
Je respecte vraiment l’éducation que j’ai reçue de mes parents, et je suis fière de transmettre les mêmes valeurs à mes enfants.
Le monde change et évolue et j’adapte évidemment notre éducation à celle des filles.
De quoi es -tu le plus fière à ce chemin de leur vie d’avoir aidé à contribuer, de leur avoir insufflé.
Je suis fière de voir que la notion de respect de la différence des autres leur a été transmise.
Nous vivons aujourd’hui aux États-Unis, ce qui forcément a eu un impact sur leurs vies.
Cette décision a provoqué pas mal de doutes pour l’avenir des filles, l’adaptation …
Je suis fière de les voir évoluer dans un pays aux coutumes différentes, de leur intégration ici.
Comment leur inculques-tu que “tout est possible” dans la vie.
Je crois que naturellement notre parcours, le fait que l’on ait tout quitté pour venir vivre ici aux États-Unis, est une manière pour elle de comprendre que dans la vie il faut savoir tenter sa chance et qu’il n’y a pas d’échecs mais que des expériences.
Nous sommes partis de rien ici, et il nous fallait tout construire.
Nouvelle langue, nouveau travail, nouvel environnement.
Je pense que c’est un bel exemple que « tout est possible ».
Par quel biais leur montres-tu que l’art (sous toutes ses formes) est important pour mieux ressentir la Beauté du Monde.
Lors d’activités toutes simples entre nous à la maison, mais surtout lors de nos voyages à la découverte des beautés du monde.
Voyager est synonyme d’ouverture pour nous.
Quelque soit l’endroit que nous visitons, la façon dont nous visitons, les filles s’imprègnent de toutes ces découvertes.
Zélie adore les musées et peut passer des heures à observer. Lina aime le « street art ».
Quelles sont pour toi les qualités de l’école primaire américaine par rapport à la France.
Seul Nora est née ici aux Etats-Unis.
Quand nous sommes arrivés Zélie avait 16 mois et Lina 4 ans.
Lina était à l’école en maternelle en France.
Elles n’ont donc connu vraiment pour l’instant que l’école américaine.
Je dirais que c’est beaucoup plus cool ici ! Ils arrivent à donner envie aux enfants d’aller à l’école.
Les journées à thèmes, l’école est FUN.
Le coté ludique, la bienveillance.
On mettra toujours en avant les points forts de l’élève ici, et on ne parle pas de points faibles, mais des choses à « améliorer ».
Il y a moins la barrière école/maison ici, les parents sont plus acceptés à l’école, plus impliqués aussi.
Les profs moins « distants », le contact élève/prof est plus facile, les élèves se sentent plus proches du corps enseignant.
La lecture a t- elle une place importante chez toi et chez tes enfants.
oh que oui !
Je suis une fan de livres pour enfants.
Nous avons une bibliothèque remplie à la maison de livres français et anglais.
Dès leur plus jeune âge, nous leur lisons des livres, et les filles adorent depuis toute petite.
Nous aimons autant les albums jeunesses (en particulier les histoires de noël) que les livres explicatifs.
Nous adorons la collection « Mes p’tits docs » des éditions Milan.
Tu es pleinement une maman au « foyer ». Un terme qui ne veut pas dire grand chose tant il est connoté négativement, de la maman qui ne fait rien. Qu’as-tu à dire à ce sujet.
J’assume complètement ce rôle, le rôle principal de ma vie.
Je ne suis pas quelqu’un de carriériste, il n’est donc pas compliqué pour moi de m’occuper de mes enfants à plein temps.
Je trouve que c’est encore une situation qui est peu mise en valeur, notamment en France.
Quand on pense à la mère au foyer, on pense vraiment à celle qui n’a pas envie d’aller travailler, qui préfère s’occuper de ses enfants, qui vit aux crochets de la société parfois, qui ne fait pas grand-chose de ses journées…
L’image que l’on a d’elle est tellement négative.
Personnellement je l’assume très bien, et je trouve qu’il est plus facile de l’assumer ici aux États-Unis.
Nombreuses sont les femmes qui arrêtent de travailler ici jusqu’à ce que leurs enfants entrent à l’école.
La mère au foyer a une image beaucoup plus positive ici. Il y a d’ailleurs plein de rendez-vous dans les villes, de rendez-vous spéciaux en journée pour les mamans et les enfants qui sont à la maison.
Une façon de l’inclure dans la société.
Nous parlons beaucoup des mots négatifs entendus dans l’enfance et qui font diminuer l’estime de soi. Qu’en penses-tu.
Je pense qu’effectivement les mots peuvent avoir un impact autant que les gestes.
Je pense aussi qu’il n’est pas facile d’être parents, qu’on apprend de nos erreurs, qu’il nous arrive aussi d’avoir des mots déplacés.
Il n’y a pas de mode d’emploi avec les enfants, et parfois cela peut être très compliqué.
L’important étant d’essayer de se remettre en question, de s’améliorer.
Es -tu satisfaite et fière de ce que tu as donné jusqu’ici à tes enfants ou changerais-tu certains moments.
Quand je les regarde évoluer au quotidien, avec nous ou avec les autres, je suis plutôt satisfaite des valeurs qu’on leur a transmises.
Comme tout parent on a aussi des moments de doute, des moments de remise en question, des discussions, les choses qu’on voudrait faire plus ou améliorer…
Avoir des enfants c’est aussi se faire confiance, et apprendre à s’écouter.
Une chose qui n’est pas toujours évidente
Ils apprennent de nous, nous apprenons d’eux.
Ils apprennent de nous, nous apprenons d’eux.
Merci Fanny pour avoir pris un peu de ton temps pour répondre à ces quelques questions.
Je suis sûre que beaucoup d’autres suivront de la part de mamans qui envisagent ou pas de franchir le pas.