L’hypersensible dans son milieu professionnel : grand sujet !
Par pur hasard de la vie, je me suis retrouvée un été à entamer ma courte carrière de butler/majordhome dans les villas de luxe et chalet très haut de gamme.
La personne avec qui je vivais m’avais obligée à venir travailler avec lui et j’ai fait plusieurs missions pendant 4 ans dans le Golfe de St Tropez et Megève. ⠀
Je pourrais écrire un livre sur cette vie mais ce n’est pas le sujet de cette chronique. ⠀⠀⠀
2 facettes de ma personnalité d’hypersensible, m’ont été très utiles pendant ces missions auprès des riches et très riches touristes de ces villas. ⠀
Tout d’abord, ce côté très développé d’avoir un oeil bionique pour noter quand un objet, un coussin sera de travers. J’avais trouvé un job qui me permettait d’avoir toujours autour de moi, « tout parfaitement rangé » et esthétiquement agréable à l’oeil. Je pouvais utiliser ce talent (qui peut être perçu bien pénible pour l’entourage au quotidien ).
Les clients de ses villas cherchent ce genre de personnes. Bon point pour moi. ⠀
Seconde facette qui m’a servi , encore plus que dans l’hôtellerie, (où dans les villas vous vivez H24 avec les clients), ma bienveillance et empathie. Aller toujours au devant du désir du client, anticiper sa demande, toujours avoir le sourire , une distance et en même temps une oreille attentive.
Là- dessus j’ai gagné des points par rapport à ceux qui ne faisaient ça que pour l’argent. Parce qu’en bonne hypersensible que je suis, l’argent passe en dernier . Une chronique à ce sujet est à venir.
En revanche, je n’étais pas bonne en service .
A part mettre une table (mon côté parfait d’esthétisme) , je n’étais pas la reine pour faire le service à l’assiette et servir les vins. Comme vous le savez (mon parcours professionnel est dans ma bio), je n’ai pas fait d’école hôtelière et ce n’est pas du tout une branche de métier que je connaissais et avais pratiquée.
Quand vous devez servir en pleine chaleur les clients assis à côté de la piscine, alors que la cuisine est à mille km, qu’ils ont invité 10 personnes. C’est la joie.
Je détestais ça. Et plus jamais de ma vie , je veux en entendre parler.
Le second côté , je pense le plus pénible pour moi boulimique d’apprendre, ce fût de devoir se taire ! Je m’explique.
Quand vous travaillez au service des clients (souvenez-vous Downton Abbey) , vous devez être invisible et surtout ne pas participer à la conversation. Un vrai supplice pour moi !
Quand vous avez des tablées où les discussions sont bien souvent intéressantes, c’est la mort à petit feu. Non je n’exagère pas. J’en aurais pleuré.
Je me souviens d’un jour où une invitée parlait d’un château où un écrivain avait vécu et elle en avait oublié le nom. Je savais, c’était Sade. J’ai failli le dire ! Et ce genre de moments, j’en ai eu des dizaines.
Le dernier client pour qui j’ai travaillé est à la tête d’un grand groupe médias. Alors imaginez le nombre de journalistes, de gens du cercle intellectuel que j’ai vu passer. En devant écouter les conversations mais ne pouvant y participer. Une horreur !
Voilà une période de ma vie professionnelle que jamais je n’aurais pensé possible puisque je ne l’avais jamais envisagé.
Une période de vues magnifiques. Entourée au quotidien de beau.
De fatigue aussi, parce que vous ne comptez plus vos heures mais également d’argent qui gagné devient cette liberté de choix une fois la mission terminée.
Quand un client vous donne 2000€ de tips ou qu’un autre vous donne 500€ pour une soirée de baby- sitting, ça laisse bouche bée. L’hypersensible et l’argent, une autre histoire, une autre chronique ! ⠀⠀
Vous pouvez retrouver d’autres chroniques sur ma vie d’hypersensible sur le blog, comme par exemple « comment j’ai appris en tant qu’hypersensible à me protéger du flux d’information quotidien. »